laoransvotrevalet

Il est un peu plus de huit du matin et vient de ranger l'aspirateur. Il me reste à préparer le café dans la machine et programmer pour que le café soit près lorsque Laurence viendra. Mais moi, je ne serai plus là !

A quoi je sers ?

Pourquoi je me retrouves ainsi avec cette volonté bien réelle de vouloir devenir le valet de Laurence.

A-t-elle dis cela comme celà ? Pensait-elle faire de ma personne son domestique ?

Je me sens seul aujourd'hui, au milieu de la rivière. Et pourtant, il m'est impossible de faire un retour en arrière. Je suis prisonnier de ce baiser chaud, de cette valeur symbolique d'appartenance. Je crois que le mot est là, fort. Je ne suis plus un être libre, ma dépendance est réelle au regard, au geste, à l'absence de Laurence. Je sens fortement cette sensation d'appartenance et pourtant rien.

Je plie correctement mon tablier puis comme chaque matin je fais le tour pour voir si tout est propre, correctement rangé.

J'allais partir lorsque je fus surpris par la sonnerie de téléphone.

Et le répondeur qui ne se mets pas en marche.

Je décroche. Une  voix d'homme.

- Allo... dis-je doucement.

- Laurence est arrivée ?...

- Non dis-je en soufflant, je me sentais mal à l'aise dans cette situation nouvelle de répondre au nom de  Laurence au téléphone...

- Vous êtes son assistant ?

Il y eu un court silence pour que j'accepte psychologiquement de dire ma fonction.

- Nom monsieur, je suis l'homme de ménage...

Voilà c'était dit et brusquement je me sentais frustré de ne plus porter mon tablier blanc...

- Donc vous ne pouvez pas m'aidez concernant le rendez-vous de ce matin ?

- Je suis navré monsieur... Mais je peux noter pour L... Madame votre appel.

C'est ce que je fis.

Pour la première fois j'appelais Laurence, MADAME.

Une demi heure plus tard j'étais à la DGA.

Laurence ne m'appela pas de la journée. Je me sentais frustré et pourtant, une seule chose avait compté, c'étais ce coup de fil, ou un tier, inconnu ne savais de moi que ma servilité. En fais j'étais heureux de court moment.